|  |  | |  | | Par Stéphane Leguay | | Photo D.R. |
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Dans un underground post-goth de plus en plus dominé par l’électronique, le métal et les Nine Inch Nails-like de tous poils, rares sont aujourd’hui les formations françaises capables de véhiculer au travers de leur musique les aspirations et les émotions inhérentes au véritable terme "gothique". Et pourtant, Land ne donne ni dans le Virgin Prunes, ni dans le Bauhaus...
Formé en 1988 dans le sud de la France sous l’influence de SPK, Cindytalk ou encore Arvo Pärt et Debussy, c’est sur scène que Land fait ses premières armes, ouvrant notamment pour les héros d’alors, Norma Loy, avant d’abandonner les prestations live au bénéfice du studio. Sortie en 1990, la crépusculaire démo "Empires At War" marque le début d’une discographie pour le moins confidentielle qui jusqu’en 95 s’étoffe de cinq autres cassettes, dont "Labyrinth" (92), "Notre-Dame de Paris" (92) et "Anger" (95). Sombres et incantatoires, les morceaux de Land ne sont pas sans nous faire penser aux transes abyssales chères au label suédois Cold Meat Industry et qui, à la manière de Rosa Crux ou de Regard Extrême, se démarquent largement du reste des productions qui fleurissent dans le sillage goth/indus français. Une singularité malheureusement ignorée de tous, la diffusion à grande échelle n’étant manifestement pas la finalité d’un groupe qui crée avant tout pour lui-même. Formation au line up plutôt instable, Land se sépare en 1995.
Dernier membre rescapé, Marc ressuscite Land en 2000 et décide contre toute attente d’envoyer ses travaux à quelques labels spécialisés. Eis & Licht puis Divine Comedy répondent favorablement, le premier en éditant le EP "Idi i Smotri" en 2001, le second avec l’album "Opuscule" en 2002. Un premier album fort d’une maturité glanée dans les nombreux travaux du passé et foisonnant d’atmosphères lugubres et envoûtantes. Sorte de réponse française à Raison d’Être, "Opuscule" regroupe en son sein toutes les composantes et les caractéristiques que 14 ans de travaux dans l’ombre ont contribué à rendre diablement cohérentes et personnelles. Nappes majestueuses, samples de vinyls d’avant-guerre, fines percussions tribales, Land ouvre enfin au plus grand nombre les grilles de ses terres sauvages, tortueux chemins entre passé et présent, que l’on ne saurait que trop vous conseiller d’emprunter.
Il est à noter enfin que quatre anciens titres sont disponibles en mp3 sur le site de Land, titres qui pourraient dans un avenir proche se retrouver sur une compilation de démos. Une série de EP sous forme de triptyque est prévue pour sortir entre temps. | | | | | | | |
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