|  |  | |  | | Par Catherine Fagnot | | Photo D.R. |
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Qui a déjà séduit outre-Manche aussi bien le Guardian que le NME ? Par qui Jarvis Cocker ne fait que jurer dans ses dernières interviews ? Qui est invité par Interpol sur leur prochaine date à Liverpool ? Un groupe sans album qui s’apprête pourtant à conquérir le reste de l’Europe : British Sea Power.
C'est en 1999 à Kendal, petit village du nord-ouest de l'Angleterre, que deux étudiants à Reading, Yan (chant) et Noble (guitare), débauchent Hamilton (bassiste et frère de Yan) et Wood (batterie) de leur petit groupe grunge pour former British Sea Power. La pauvreté culturelle de la région les incite à investir Brighton où le groupe monte le conceptuel "Club Sea Power" qu'il présente dès novembre 2000 dans deux salles de la ville, en alternance un mois sur deux. Leur pop mélodique et sombre et la singularité de leurs prestations scéniques donneront rapidement naissance à un noyau de fans. Yan y fait en effet de véritables démonstrations de gymnastique dans un décor constitué de branches d'arbres, de chouettes et hérons en plastique déposés par des femmes déguisées en paysannes russes (sic), et ils arborent un look de militaires, habillés d'uniformes de la Royal Air Force et de la Navy.
Leur premier single "Fear Of Drowning", tiré à mille exemplaires, voit le jour en juillet 2001 sur leur propre label Golden Chariot. Bristish Sea Power, que ses membres définissent eux-même comme de la "high church amplified music", tourne enfin dans quelques clubs londoniens et est remarqué lors d'un de ses concerts par Geoff Travis de Rough Trade, qui avait déjà signé les Strokes. S'ensuit une session pour la radio londonienne XFM. À la fin de l'année, la presse spécialisée britannique (NME, The Face et Dazed And Confused) commence à se pencher sur le groupe grâce à la sortie de "Remember Me", chez Rough Trade, le comparant rapidement à Joy Division, David Byrne, voire Bowie. Le groupe sera d'ailleurs à l'affiche d'une soirée NME à l'Astoria de Londres début 2002. Uncut et Q le feront figurer sur le sampler accompagnant les mensuels en mai.
Alors que British Sea Power assure la première partie des tournées de Six By Seven et Clinic pour la Grande Bretagne, le troisième single, très Echo & The Bunnymen, "The Lonely / The Spirit of Saint Louis" (en référence à Charles Lindberg), sort en avril et les fait entrer à la 76ème place des charts anglais. La route des festivals est alors ouverte, avec des passages remarqués sur les scènes de Glastonbury, Reading, Leeds, et en Allemagne au Popkomm et au Bizarre Festival.
Ils ont entamé mi-octobre une tournée anglaise puis iront ensuite outre-Rhin aux côtés des Libertines et d'Ikara Colt. Les Français devront se contenter d'une date parisienne le 7 novembre pendant le festival des Inrocks en attendant le single "Childhood Memories" dont un clip sera bientôt diffusé. L'album, prévu pour janvier, sera accompagné de la sortie d'un single qui reste (à définir entre "Carrion" ou "How Animals Work") et devrait donner lieu à une nouvelle tournée qui suivra en février. | | | | | | | |
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