|  Alive Festival 26, 27 et 28 juillet 2002 Saint-Vith - Belgique |
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|  |   |  |        | Par Carole Jay | Photos C. Jay/C. Labussière |
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|  | Loin des sempiternels festivals estivaux aux affiches répétitives, le Alive Festival est encore tout jeune mais se démarque aisément de ses concurrents grâce à une programmation électronique toujours très riche et très pointue. Au premier abord, la variété des styles présents peut paraître déroutante, puisqu'une scène rock fait se côtoyer des groupes comme Sub7even, Die Toten Hausen ou The Sisters Of Mercy à une scène électronique alléchante qui nous a sans problème convaincus de nous rendre à Saint-Vith, petite bourgade de l'est de la Belgique située à quelques kilomètres de la frontière luxembourgeoise et de la frontière allemande.
Dès le premier jour, le festival démarre sur les chapeaux de roues avec un très bon set de Hertz, intéressant non pas pour ses grandes qualités de DJ (qui étaient somme toute moyenne) mais pour la qualité de ses choix musicaux (Adult., Kitbuilders…), parfaits pour bien démarrer une soirée qui s'annonçait très longue. Entre notre première bière et notre unique pita arrosée d'une sauce orange non identifiée, nous décidons de jeter un œil au programme pour constater qu'il allait être très difficile de jongler d'une scène à l'autre tant les concerts et les sets des DJs se chevauchaient, aussi bien dans le temps que musicalement. Les chapiteaux étant très proches les uns des autres (le festival en comprenait trois, plus une grande scène centrale), il ne sera d'ailleurs pas rare de voir le public de l'un se déhancher sur le son de l'autre entre deux morceaux ! Sur la scène principale, la jeune formation belge Crotchet ouvre les festivités avec panache, suivie par un set de Roger 23, DJ signé sur le label du duo londonien Swayzak, également présent juste après et qui nous offrira un live comme à son habitude improvisé, mélange remixé de leur morceaux et d'une rythmique imparable. Bien qu'ils aient joué leur inévitable tube, le rigolo Sandwiches, les Detroit Grand Pubahs ne furent pourtant pas très fédérateurs, sans doute à cause d'un son moyen et d'un "chanteur" (Paris Mack alias The Black Fu) toujours aussi étrangement fagoté... Viendront ensuite Soul Designer, puis Speedy J, tout petit derrière sa table et très concentré, qui offrira à un public de toute façon conquis d'avance un live impeccable d'une techno de facture plutôt classique, dans la lignée de son dernier album. Dans le Marquee 3, les DJs sont très bons ce soir-là : Celtric, Joost De Lijser, Uriel, tout ce petit monde nous distrait avec une électro plus que jubilatoire. Côté concerts, juste après Bogusman et son live electropunk, nous pouvons enfin voir les Kitbuilders. Leur prestation énergique nous a plus que convaincus, malgré l'absence d'éclairage qui rendait leur performance étrange... Très difficile d'enchaîner ensuite pour le pauvre Joost De Lijser, puisque dès la fin du concert des Kitbuilders, tout le monde semblait s'être donné le mot pour rejoindre le Marquee 1 afin d'apercevoir Jake Mandell, Richard Devine et Otto Von Schirach. Dans cette grande tente où les éclairages ne manquaient cette fois vraiment pas et où une énorme machine à mousse narguait le public, nous avions déjà pu observer plus tôt dans la soirée MCK, suivi par le français Yorgl (Incipit Electronica), les belges Ana L Intrudr (dont l'entrée en matière fut aussi fine que leur nom l'indique), les deux frères Funcken de Funckarma et Phako (Clone), parfaits représentants de la scène électronique de Rotterdam. Mais c'est vers 1h45 que la foule commencera vraiment à se déchaîner avec tout d'abord Jake Mandell et son live déjanté, suivi ensuite par le toujours souriant Richard Devine qui connaîtra un gros problème technique en plein milieu de sa prestation (le son sera coupé pendant de très longues minutes). Seule une projection ironique du mot "panic" sur l'écran surplombant la scène nous fera patienter... relayée par Otto Von Schirach, qui essayera de l'aider à résoudre le problème, d'autant plus qu'il jouait juste après ! Finalement, Richard Devine se rattrapera avec une très longue performance... mais du coup Otto Von Schirach, attifé de son magnifique t-shirt à impression costume, ne jouera que très peu de temps, suffisamment néanmoins pour nous rappeler que le fou (clou ?) de la soirée, c'était lui ! Épuisés, nous rentrons nous coucher vers 5h du matin en écoutant de loin le set de Acid Kirk.
Le lendemain, les DJs sont plus que jamais à l'honneur. À part le live de Rob Acid, vers 1h du matin, toute la journée leur est consacrée dans le Marquee 1. Nous nous rendons donc sous le Marquee 3, où après avoir aperçu de loin Frigobox, nous assistons au live de Rony&Suzy, juste avant celui des très attendus Funkstörung. Leur prestation sera tout à fait convaincante, mélangeant "mâchouillage" de chewing-gum, eau minérale, live et set DJ (dont le célèbre remix de Something For Your Mind de Speedy J), mais l'organisation stoppera leur entrain en leur demandant d'arrêter de jouer pour cause de temps imparti dépassé. Ils laisseront ainsi la place à Global Goon, alias Johnny Hawk, en qui Richard James lui-même déclare voir un génie. Mais derrière sa musique impeccable de laptopien pas très affable, Johnny ne bougera pas beaucoup (à peine un doigt), et si tout ce qu'on entendait semblait parfait, c'est peut-être aussi parce que nous avons eu la désagréable impression que Mr Goon s'était contenté de jouer des mp3... L'arrivée de Like A Tim sera donc réconfortante, car derrière ses lunettes géantes, nous le verrons bien bidouiller ses sons, et ses projections très personnelles nous ferons passer un moment agréable. Nous attendons ensuite comme prévu l'arrivée de Rechenzentrum, mais le duo n'arrive pas. Le temps passant et après être allé jeter un œil sous les autres tentes, nous revenons en espérant cette fois assister au live de Andrea Parker mais là non plus, toujours rien. Un responsable du festival monte alors sur scène pour nous annoncer que Rechenzentrum, bien qu'ils soient présents (!) ne joueront pas ("beuh" fait la salle) pour cause de "problème d'électricité"… Même désappointement pour Andrea Parker qui elle n'est jamais venue car sa sœur venait de décéder ("(silence)" fait la salle)… Déception mais compréhension du public, dans de telles circonstances on le serait à moins. Finalement et après plusieurs aller-retour entres les deux tentes, la journée se finit plus calmement que la veille avec le concert très professionnel de Plaid. Leur prestation est accompagnée de projections alternant visuels divers et images live filmées à l'aide d'une caméra articulée placée au dessus d'eux et manipulée par une tierce personne un peu à l'écart de la scène. Mixées et déformées par l'angle de la caméra, les images ne lasseront jamais l'auditoire. D'ailleurs le concert nous semblera bien trop court. N'oublions pas de préciser que pendant la journée nous aurons tout de même assisté à la démonstration hallucinante de Richard Devine au stand NI (un des sponsors du festival). Comme d'autres artistes, il a été engagé pour présenter différents softwares musicaux et pendant une durée que nous avons encore du mal à évaluer, il a offert un set magistral, sous cette petite tente où entre deux concerts nous le retrouvions, insatiable, alternant les sonorités les plus calmes aux effets les plus bruyants pour un public toujours plus déchaîné.
Le dernier jour fut beaucoup plus calme, vu la programmation très éclectique qui nous attendait (house, goth et drum'n'bass !). Quelques sets originaux attireront néanmoins notre attention comme ceux de l'allemand Ace et du russe DJ Vadim. C'est Junkie XL, ou plutôt Tom Holkenborg (ex-Nerve), qui clôturera seul le festival en DJ très efficace malgré un set plutôt convenu et pas très original. Changeons de sujet pour tout de même évoquer la présence de Star Industry, les clones belges des Sisters Of Mercy et des Fields of the Nephilim, toujours présents à bon nombre de festivals chaque année. Enfin n'oublions pas de citer Andrew Eldritch et son posse, les bien-nommés Sisters Of Mercy. Que dire sinon que le groupe joue toujours une dizaine de nouveaux morceaux en live (voir notre vidéo dans la rubrique "Surprises"), balance toujours beaucoup de fumée, et exhibe toujours sa collection de t-shirts Motörhead en rappel. Beaucoup de fans, beaucoup de monde, un concert de Sisters en somme, mais un concert filmé par plusieurs caméras, comme les trois autres dates que le groupe effectuera lors de cette mini tournée estivale, pour une future sortie DVD. Nous attendons donc impatiemment de voir le résultat... pour le comparer avec le nôtre, puisque nous aussi, nous avons tout filmé, tout comme une grande partie du festival, qui dans l'ensemble nous aura plus que comblés ! |  |  |  | | |  | |
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