DERNIÈRE SORTIE :
"Half Asleep"


SITE OFFICIEL :
www.chez.com/olenk


Par Stéphane Leguay  
Photo D.R.  

Originaire de Limoges, le quatuor Olen’K s’est fait connaître auprès du public parisien lors de sa remarquable prestation en ouverture pour Rosa Crux, en septembre dernier. Formé en 1999 par Manuel (basse, guitare), Patrick (claviers, programmation) et Élise (chant), le jeune trio accueille quelques mois plus tard une seconde chanteuse, Cécile, et trouve ainsi un équilibre propice à l’élaboration d’un son propre au groupe. Aussi bien influencés par les Cure que PJ Harvey ou Dead Can Dance, Olen’K puise son inspiration bien au delà du cercle restreint de l’école gothique/heavenly voices, même s’il ne nie pas une certaine parenté avec certains combos de dark atmosphérique hexagonaux. L’écriture des textes, dévolus aux deux sirènes Cécile et Elise constituent une part importante de l’entité Olen’K : "L’amour, le silence, la mort, le rêve… Ce sont des écritures très personnelles sur les sensations, les "paysages intérieurs", ce qui hante nos esprits… et nos nuits !". La nuit, source inépuisable d’inspiration pour des générations de poètes et d’auteurs semble ici aussi prendre une part importante dans les atmosphères et les paroles distillées par le groupe : "Lyin’ in a bed / Now i’m so afraid / To fall into a deep dream"… (Insomnia). Mais au delà (ou au travers) des peurs et des contemplations nocturnes, la dualité/parité apparaît comme un autre thème récurrent au concept d’Olen’K, comme le résume assez bien le titre Half Asleep (À moitié endormie) : le clair obscur, la parité hommes-femmes au sein du groupe, le rêve et la réalité, le bien et le mal…
"Half Asleep", première production d’Olen’K est mise en chantier en novembre 2001. Évanescentes, brumeuses, tantôt éclairées, tantôt lugubres, les quatre pièces de cet EP matérialisent le riche imaginaire du quatuor, suivant à sa manière les arpents baroques et ethniques de Dead Can Dance ou de l’école Prikosnovénie/Iris. Groupe mature et doté d’une personnalité déjà bien trempée, c’est sur scène que l’univers d’Olen’K prend sa pleine dimension. Feutrée et intimiste sur disque, leur musique se fait majestueuse et puissante en live, portée par les superbes envolées lyriques de Cécile et Élise. Avec plusieurs concerts à son actif, dont deux dans des églises, les Limougeauds arrivaient à Paris fort d’une déjà petite expérience à l’heure d’ouvrir pour Rosa Crux et Gaë Bolg. Mais leur prestation ce soir là en laissera plus d’un bouche bée. Une expérience qui conforte Olen’K dans l’importance que le groupe accorde au périlleux exercice de la scène : visuel, éclairage, décor, le live est pour le quatuor un moyen de mettre sa musique en valeur, de créer et d’apporter quelque chose de nouveau à chaque fois. Les quatre jeunes gens sont donc ambitieux mais gardent néanmoins la tête froide devant le chemin qui leur reste à parcourir : trouver un label pour préparer l'enregistrement de leur premier album, et continuer à faire des concerts, se confronter à de nouveaux publics.
Riches d’un talent immense servi par un savoir-faire certain, Olen’K devrait voir rapidement ses aspirations créatives se réaliser. On attend donc la suite avec impatience...