Propos recueillis
en juin 2004


DERNIÈRE SORTIE :
"Stealing of a Nation"


SITE OFFICIEL :
www.r4ny.com

LABEL :
www.labels.tm.fr
Par Renaud Martin  
Photos D.R.  

La rentrée s'annonce agitée avec la sortie de "Stealing of a Nation", le nouvel album de Radio 4, un disque dansant comme ses prédécesseurs, mais dans lequel les sonorités électroniques font une apparition remarquée. Voici ce que Tommy Williams (guitares, chant) a pu nous dire sur cet album des plus efficaces.

Vous avez joué en Angleterre en juin dernier. Comment avez-vous été accueillis ?

C'était génial ! À Londres, les gens sont complètement fous, et on a toujours ressenti ça à chaque fois que l'on a joué là-bas. En plus, c'était pendant la coupe d'Europe et on a joué un soir où l'Angleterre avait gagné, tu imagines l'ambiance ! Et le plus satisfaisant, c'est que les gens ont apparemment beaucoup aimé nos nouveaux morceaux.

"Stealing of a Nation" sort cette fois en même temps aux États-Unis et en Europe. Soulagé ?
Oui ! C'est vrai que "Gotham!" était sorti chez vous un an après les États-Unis, et on avait dû repartir en tournée et tout recommencer pour l'Europe, ça avait été épuisant. Cette fois-ci, on n'aura pas ce problème.

Comment avez-vous travaillé pour ce nouvel album ?
Nous avons arrêté de tourner pour "Gotham!" en août 2003. On a tous pris quelques semaines de repos, et on s'est remis au travail à la rentrée. À l'époque, on n'avait écrit que le morceau Party Crashers, et on a donc dû écrire le reste très rapidement, en trois mois. Ensuite, en janvier, on est rentrés en studio. L'hiver était très rude à New York à ce moment-là, et comme le studio était en sous-sol, il y faisait un froid glacial. On a donc enregistré dans des conditions assez particulières, c'était une sacrée expérience !

Est-ce que la composition du groupe a changé ?
Oui, nous sommes cinq maintenant. P.J. O'Connor (percussions) et Gerard Garone (claviers), qui avaient tourné avec nous pour "Gotham!", ont cette fois participé à l'enregistrement. Leur présence a vraiment été déterminante, et c'est en partie grâce à eux qu'on a pu obtenir un son aussi dansant.

Pourquoi ne pas avoir fait produire cet album par le studio DFA comme pour "Gotham!" ?
C'est ce qui était prévu à l'origine, mais pour des raisons de calendrier, ça ne s'est pas fait. On a donc cherché d'autres producteurs et Max Heyes nous a contactés. On s'est rencontrés et ça s'est très bien passé. Comme on aimait beaucoup ce qu'il avait fait avec Doves ou Primal Scream, on a décidé de travailler avec lui. Tout le monde s'est bien entendu et on est vraiment très contents du résultat. Il nous a bien aidés, notamment pour ce côté très électro qu'on a donné à ce nouveau disque.

Est-ce que justement, vous aviez pu déjà vous essayer à ces sonorités électroniques sur scène avant cet album ?
Non, pas vraiment. En fait, ce sont plutôt les remixes de Dance to the Underground qui nous ont encouragés à aller dans cette direction.

Le remix fait par The Faint a eu d'ailleurs pas mal de succès, notamment en tant que B.O. de publicité.
Oui, tout à fait, mais la pub dont tu parles n'est passée qu'en Europe. D'ailleurs, j'ai découvert récemment qu'en Finlande, le morceau a été transformé, et qu'on entendait une autre voix chanter "Sound of the Underground" au lieu de "Dance to The Underground". Il faudrait que je me renseigne pour savoir si on touche quand même nos royalties (rires) !

Comment avez-vous été amenés à faire un rock aussi dansant ?
Tu sais, comme beaucoup de monde à New York, on a été très marqués par le mouvement shoegazer des années 90, ces gens qui jouaient de la musique en regardant leur chaussures et en remuant la tête. On trouvait ça tellement chiant... Si c'est pour déprimer sur scène, autant rester chez soi ! Nous, on voulait du rythme, de l'action et pouvoir danser en concert, et c'est sur ces idées qu'on a créé Radio 4.

Qu'écoutiez-vous comme musique à l'époque?
Comme maintenant, on écoutait beaucoup de choses, tu sais. On a été très marqués par les Clash et Gang Of Four. On a écouté aussi beaucoup de post-punk. Les Beatles et les Stones, aussi, bien sûr. Et on aimait aussi la soul, le r'n'b ou le reggae.

À ce propos, le titre de votre album fait référence au classique "Healing of the Nation" de Jacob Miller.
Oui, tout à fait. On cherchait un slogan fort, qui résume notre disque et nos idées. On a donc légèrement transformé ce titre, qui est devenu "Stealing of a Nation".

Est-ce aussi une référence à l'élection truquée de George W. Bush ?
Oui, bien sûr. Et c'est aussi à propos de la toute puissance des médias américains qui ont réussi à manipuler les opinions et à faire rentrer les États-Unis en guerre contre un pays qui est à l'autre bout de la planète.

On ne compte plus les groupes de New York qui marchent bien en ce moment. Est-ce que pour toi, il y a vraiment une scène new-yorkaise ?
À vrai dire, non, c'est plutôt une idée de journaliste. Je ne pense pas qu'on ait affaire à un phénomène similaire à celui de Seattle dans les années 90 par exemple. Là, on est plusieurs groupes à faire du rock dans le même esprit, on se respecte et on se soutient. Mais il ne faudrait pas croire qu'on se voit le dimanche pour faire des barbecues (rires). Pour l'instant, il y a une bonne ambiance, et tout se passe plutôt bien, mais je ne sais pas si ça durera. Tu sais, le vent tourne, et il y a toujours un retour de flamme pour la hype.