|  Propos recueillis en septembre 2007
DERNIÈRE SORTIE : "Poing Perdu" |
|  |         

  |  |
|  |   |  |    | Par Christophe Labussière | Photo Romain Carcanade |
|  |  |  |  |
|  |
|  | Derrière des réponses finalement plus affûtées que laconiques, Arnaud Michniak, va, avec ses mots comme avec sa musique, à l'essentiel. Après trois albums de Diabologum, autant de Programme et pas un seul faux pas, c'est sous son propre nom qu'il vient de publier "Poing Perdu". Dissimulant derrière une apparente hargne une insoumission et une désillusion de chaque instant, ses textes, souvent cyniques, jamais résignés, sont le fruit d'une nécessité de révolte définitivement inextinguible. Et lorsqu'on lui suggère "simplement" de lâcher prise, sa réponse ne compte pas plus de quatre mots : "Je ne peux pas".
Tu démarrais le premier album de Programme avec "Tous les disques sont de la merde, la seule chose qui n'est peut-être pas de la merde, c'est de savoir apprécier le silence". Des tous les disques de Diabologum et de ceux de Programme, lequel est le plus merdique ? Celui qui a pris le plus de place dans ton magazine.
Comment positionnes-tu ce que tu fais maintenant par rapport à Diabologum ? Après.
Qu'est-ce qui t'a amené à passer de Programme à ce projet solo ? La solitude.
D'ailleurs, je trouve que le son de "Poing Perdu" est plus proche du tout premier album de Programme que des suivants. C'est volontaire ? D'ailleurs, non.
Pourquoi ne pas avoir donné de nom à ce projet, un nom autre que le tien ? On dirait que tu tiens à montrer que c'est TON projet ? Alors que tu disais qu'après Programme tu avais envie de donner naissance à "un projet collectif"... Le projet collectif c?est "Appel ça comme tu veux", un film. "Poing perdu", j'avais envie de le faire sous mon nom. Alors, je l'ai fait.
Quand tu étais gamin quel est LE disque qui te prenait aux tripes ? "Le Requiem" de Ligeti.
Quel est aujourd'hui LE dernier disque qui t'a pris aux tripes ? "Les Sirènes du charbon" de Despo Rutti.
Qu'est ce que tu souhaites transmettre à travers ta musique, un sentiment de révolte, de défaite, de peur, de cynisme ? De révolte.
Tes textes sont emplis de hargne, est-ce le reflet de ton mode de fonctionnement personnel ? Tu n'as jamais envie de "Lâcher prise" ? Je ne peux pas.
Qu'est-ce qui te remue le plus, l'état du monde, du pays ou simplement le quotidien, ce qui t'entoure ? Ce qui me remue le plus, c'est que ceux qui dominent aient tant de tranquillité, de liberté, alors qu'ils volent nos vies, nous écrasent et nous mènent à notre perte.
Peux-tu m'en dire plus concernant ta collaboration avec Loris Gréaud et Mathieu Coppeland. Des films réalisés en 2006, un nouveau en 2007, et quel lien avec "Poing Perdu". J'ai fait la musique d'un film de Loris, une fausse pub pour un bonbon au goût d'illusion. J'ai réalisé "Prise de son dans un hôpital", un court en 16 mm pour une exposition commune à Hong Kong. Mathieu a édité en DVD "Appel ça comme tu veux", mon premier film. Poing perdu I, II et III ont été écrit sur une proposition de Mathieu, au début du travail sur "Prise de son".
Ces films sont-ils disponibles ? Sur le site www.mathieucopeland.net.
Ils seront utilisés lors de tes concerts ? Ils sont remontés pour tenter de créer avec les mots et les sons quelque chose d'original.
Je lis sur la page qui t'es consacrée sur le site de ton label "...pousse dans ses retranchements le rock, le hip-hop et l'électro". Cette définition de ta musique, c'est la tienne ? Elle te convient ? Je n'aime pas les définitions, de manière générale.
Je lis même plus loin que ta démarche est associée à la poésie, au slam. Tu te sens plus proche de Grand Corps Malade ou de Sonic Youth ? Pour le placement de la voix ou pour l'utilisation des guitares ?
Quels sont tes projets aujourd'hui ? Tes envies ? Comment vois-tu la suite ? La suite je la vois comme un tunnel dans lequel j'avance, sans savoir où il va ni si d'autres sont dedans ou dans un autre qui va mener au même endroit. |  |  |  | | |  | |
|  |  | |  |